Ses oeuvres:
Georges CHAUVEL (1886-1962)
Georges Chauvel est né le 7 septembre 1886 à Elbœuf.
Enfant déjà, il façonne la glaise pour créer des vases et des statuettes. Lorsque son père, fabricant de drap, meurt, il doit quitter le lycée J.B. Delasalle car sa mère, chargée de trois enfants ne peut assumer cette charge. || devient commis chez un commerçant de café en gros mais son désir profond est de devenir sculpteur.
Grâce aux relations de son grand-père, l’architecte Émile Janet, il entre aux Beaux-Arts de Rouen dans l’atelier du sculpteur Alphonse Guilloux pendant trois ans.
Ensuite il accomplit son service militaire. A son retour, en possession de l’héritage de son père, une assurance-vie, il monte une « maison de décoration » avec un associé. Hélas, l’affaire périclite et il va tenter sa chance à Paris avec vingt francs en poche.
Il est embauché comme tailleur de pierre sur un chantier. Malgré les conseils et le soutien d’un compagnon qui fait une partie du travail à sa place, il abandonne car il se sent trop maladroit.
Il trouve un emploi temporaire chez un fabricant de revêtement en fibrociment. Puis il devient créateur de modèles en céramique dans une maison de Boulogne-Billancourt.
1914, la guerre ! Georges Chauvel est mobilisé. Pendant cinquante mois de front, de simple soldat il devient officier, sa bravoure lui apporte blessures et honneurs. Mais le combat est entrecoupé de longues heures d’attente, pendant lesquelles il malaxe la terre pour créer des statuettes. Ainsi naît sa première œuvre reconnue « Le lanceur de grenade » qui, fondue en bronze, est le trophée d’un match de rugby entre l’armée française et l’armée néo-zélandaise, en avril 1917.
Cette même année, il commence à exposer des œuvres inspirées de la guerre, un « Voltigeur », un « Buste de poilu », le « Général Mangin »…
En mars 1918, chez son ami le peintre Marcel Gaillard, il fait connaissance de Berthe Deldrève qu’il épouse lorsqu’il est démobilisé en 1919. Le couple s’installe alors au 54 rue Lhomond où le peintre Nicol Briggs leur a déniché un atelier. Pour vivre, il reprend temporairement son emploi de céramiste mais désormais il veut embrasser la carrière de sculpteur.
En août 1919, le curé de Long, dans la Somme, lui commande un Sacré-Cœur.
Ensuite les mairies de Villemomble, Long et Gisors font appel à lui pour des monuments aux morts. Inspiré par sa femme, qui sera son seul modèle, et influencé par Bourdelle, il compose une cariatide « L’Immortalité » qu’il présente au salon des Indépendants en 1922.
C’est le début de sa longue carrière de créateur jusqu’en 1949. Il s’inscrit dans le mouvement néo-classique des années 30. Il puise son inspiration dans le monde grec, lieu d’origine de la civilisation de l’Europe occidentale dont la survie paraît à l’époque précaire et menacée.
Le retour à l’antique évoque une nature intacte et permet de mettre en valeur le goût du sport qui se développe à cette période.
Ses œuvres les plus remarquables sont la « Danseuse au Raisin » la « Femme au Collier » et le « Buste de Femme ».
Pendant l’Entre-deux-Guerres il est socialement très actif. Il reçoit des groupes de visiteurs dans son atelier. Il participe à de nombreux groupements d’artistes avec lesquels il expose, tels Les Partisans, Les Artistes Mutilés et Blessés de Guerre, Les Artistes Normands, Les Artistes de ce Temps, Les Coudes, Coopérative d’Artistes, Groupe de la Péniche, Union des Artistes de la Vallée de Chevreuse. Il collabore au Train Exposition organisé par la Confédération des Travailleurs Intellectuels, les Beaux-Arts et les compagnies de Chemin de Fer.
Ses gains lui permettent d’acheter une maison au Val-Saint-Germain en 1936, tout en conservant son atelier parisien.
Après la seconde guerre il se consacre à la restauration. Déjà en 1936, sur la Fontaine du Gros Horloge à Rouen, il avait refait le groupe principal d’après le moulage du musée des Monuments Historiques du Trocadéro, un groupe d’enfants et le fronton. Il travaille sur des statues dans les parcs de Saint-Cloud, de Versailles et de Marly et il recrée la statuaire du pavillon français du Trianon.
Il s’éteint le 26 février 1962 et repose dans le cimetière du Val-Saint-Germain.
