Denys PUECH ( 1854-1942)

Denys PUECH ( 1854-1942)

Denys Puech a traversé́ deux siècles, Il connaîtra le Second Empire puis la naissance de la Troisième République jusqu’à la seconde guerre mondiale, période pendant laquelle la France prit son visage moderne : industrialisation, communication, urbanisation intense, naissance de nouveaux courants artistiques (Impressionnisme, Cubisme, Surréalisme…). Cependant, il est resté en marge de ces évolutions, cultivant un académisme rigoureux et pratiquant un art conformiste mais élégant qui lui a valu une belle carrière de sculpteur officiel.

Né à Gavernac – commune de Bozouls – dans l’Aveyron en 1854, Denys Puech grandit dans une famille modeste de paysans, son père était opposé à ce qu’il fasse carrière dans la sculpture (un métier qui lui inspirait une saine méfiance) et souhaitait plutôt qu’il reprenne la ferme familiale. Sa mère, qui savait lire donnera à ses quatre fils le gout des études. C’est elle qui l’a soutenu et a fini par convaincre son père de l’envoyer à seize ans comme apprenti chez un artisan marbrier – François Mahoux – à Rodez. Pendant deux ans la formation est intensive, le jeune homme se familiarise avec les matériaux et les techniques.

En 1872, à dix-huit ans, Denys Puech poursuit ses études à Paris pour continuer son apprentissage grâce à une petite subvention du département. Il habitera chez son frère Louis et, pour subsister à ses besoins, il travaillera chez un ornemaniste (Feugères).

Il suit des cours du soir à l’école des Beaux-Arts et s’inscrit à l’atelier du peintre Carolus Duran (le moins cher de Paris). Au bout d’un an Jouffroy, sculpteur très académique, l’accepte comme élève dans son atelier aux Beaux-Arts, c’est déjà̀ un début de reconnaissance : Jouffroy considère que Puech est un élève « laborieux et intelligent en qui il fonde de grandes espérances ». Quelques années plus tard il fréquentera aussi les ateliers de Falguière et de Chapu.

Pour améliorer sa condition, Puech doit cependant exécuter des bustes d’hommes politiques aveyronnais qui le soutiennent en lui passant commande (Maruéjouls, Cabrol…). Il rencontre Louis Chabrier qui jouera le rôle de mécène et l’initiera au des- sin dans une pratique quotidienne.

Après douze ans d’efforts, il obtient le grand prix de Rome en 1884. En 1885, Denys Puech part pour Rome à la Villa Médicis, alors dirigée par Louis Cabat (1812- 1893) puis Pierre-Eugène Hébert (1828-1893) qui le guide. Au côté́ d’Axilete et Victor d’Espouy, il visite l’Italie qui devient pour lui une source d’inspiration.

Tout comme les autres pensionnaires de la Villa Médicis, Denys Puech doit s’inspirer de l’antiquité́. Il se conforme à cette exigence mais choisit souvent des sujets rares. Son premier envoi, La Seine reçoit un vif succès. L’État s’en portera acquéreur. Puis en 1886, Denys Puech propose pour ses trois envois suivants, La Muse d’André́ Chénier, La Sirène et La Vision de Saint-Antoine de Padoue.

En 1889, il retourne à Paris et entre dans une période de productivité́ intense réalisant de nombreux bustes de personnalités célèbres. (La citoyenne de Sorgue, Jules Férry…)

En 1892, Denys Puech pénètre dans le milieu de la politique par l’intermédiaire de son frère Louis. Il y rencontre Emile Maruejouls, homme politique aveyronnais qui lui fournira un appui efficace pour mieux se faire connaître. Denys Puech obtient dès lors des commandes officielles ; Il effectue un voyage en Turquie et en Égypte.

A partir de 1900, Denys-Puech est surtout renommé pour ses figures féminines, très souvent figées dans des postures alanguies ou dont le corps aux courbes douces se tend vers le ciel en une extase contenue.

A partir de 1905, Denys Puech mène sa carrière parallèlement à une vie mondaine trépidante.  Il est élu membre de l’Institut ; il en est le plus jeune membre. En 1908, il se marie avec la princesse Anina Gagarine-Sturdza (1865-1918) et obtient la légion d’honneur.

En 1910, Denys Puech est présent lors de l’inauguration du musée qui lui est consacré́ et porte son nom. En contrepartie de la donation faite à la Ville de Rodez, le musée Denys-Puech est également, et selon sa volonté́, le « sanctuaire des artistes aveyronnais ». Il convainc ses amis Maurice Bompard (1857- 1935), Eugène Viala (1859-1913) et Tristan Richard (1874- 1964) de l’imiter dans ses dons pour constituer les collections du nouveau musée, bientôt enrichies de dépôt d’État.

 

De 1921 à 1933, il retourne à la Villa Médicis, comme directeur cette fois. Il se lie alors d’amitié́ avec Victor Emmanuel III et Mussolini. Parallèlement il continue son travail de sculpteur en confiant l’exécution de ses sculptures à Grandet à qui il envoie les maquettes de ses œuvres.

De retour en France, pendant les dix dernières années de sa vie, il se partage entre Paris et l’Aveyron. Après les honneurs, Denys Puech se retire à Rodez dans une vie spirituelle et religieuse. Il décèdera à l’âge de 88 ans, en décembre 1942, où il reçoit des obsèques solennelles

Source : Musée Denys Puech  à Rodez (Aveyron)

Denys Puech