SCULPTURE – 19TH

René de Saint MARCEAUX

« L’Arlequin »

Épreuve en bronze à patine brun fortement nuancé
D’après le plâtre original de 1,74 m de haut
Réduction n° 3 au 2/5 par A. Colas (cachet sur la terrasse à droite)
Fonte au sable de la fonderie Barbedienne – Marquée « Barbedienne Fondeur Paris » en lettres cursives sur la plinthe arrière de la terrasse et numéroté 820
Signée « St Marceaux » et datée 1879
Vers 1880/1890

Dimensions
Hauteur : 69 cm
Largeur : 26 cm – Profondeur : 28 cm

Bibliographie:
À peine détachées des mains du sculpteur, certaines œuvres semblent poursuivre un destin personnel, inattendu, bizarre, énigmatique.
L’histoire de l’ARLEQUIN de René de Saint-Marceaux est un exemple de ces chemins tortueux que peut prendre une sculpture indépendamment de la volonté de son concepteur.

Il mettra plus de 10 ans pour réaliser cette sculpture, crise de rhumatismes articulaire, déclaration de guerre, occupation prussienne, différentes commandes (comme le monument pour l’Abbé Miroy ….)

L’Arlequin est présenté pour la première fois au Salon en 1880. 

C’est un grand plâtre de 1,74 m dont la blancheur est maculée de taches noirâtres. Ces traces noires proviennent de la fonderie, et non pas été nettoyées par manque de temps.

Une partie des visiteurs du Salon a été scandalisée, les autres ont trouvé cette idée révolutionnaire.

A l’origine, René de Saint-Marceaux voulait présenter le bronze tiré à partir du plâtre. Ce travail de fonderie confié à la Maison Thiebault ne lui a pas donné satisfaction. Le fondeur a recommencé plusieurs fois et sans succès. Saint -Marceaux, furieux a décidé de présenter le plâtre.

Et, le succès a été au rendez-vous, puisque le scandale des puristes du Salon a été balayé par l’engouement du grand public. Le personnage bien campé sur ses deux jambes, pantalon « trop moulant »t, la batte à la main, le sourire ironique sous le masque a séduit et toutes les femmes sont tombées sous le charme. Un critique parle « d’arlequinisme tremens » .

L’Arlequin s’est inscrit dans le patrimoine de Reims au même titre que la Porte de Mars, le Cirque ou la Cathédrale. Le Journal Illustré du 2 novembre 1884 consacre une page complète aux différents monuments. Un paragraphe présente chacun d’eux. Eugène Morand décrit l’Arlequin : « Arlequin tient de la comédie italienne par le costume, de la comédie française par l’entrain et la gaité …. Il vient de la patrie du champagne, fringant et charmant comme le vin doré qui pétille dans les coupes de cristal …. »

René SAINT MARCEAUX (1845-1915)

Sculpteur, médailleur né à Reims le 23 septembre 1845, meurt à Paris le 23 avril 1915.

En 1863, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris e suit les cours du sculpteur François JOUFFROY.

Il commence a exposé au Salon en 1868.

Entre 1870 et 1871, il rentre à Reims pendant l’occupation prussienne.

Il fera un séjour entre 1872 t 1873 à Florence en Italie.  Dès son retour, il participe à de nombreux salons, membre de la Société des Artistes Français en 1885, Médaille d’or à l’Exposition Universelle de Paris en 1889, Officier de la Légion d’honneur.

René Sant Marceaux épouse en 1892 Margueritte Jourdain (1850-1930), veuve et riche héritière du peintre Eugène Baugnies. Son salon de musique au 100 bd Malesherbes à Paris rivalise avec celui de la Princesse de Polignac.

C’est aussi à cette période qu’il quitte la Société des Artistes Français pour la Société Nationale des Beaux-Arts.

René de Saint-Marceaux est une figure représentative de ces nombreux artistes de la Troisième République, exposant aux Salons et multipliant les concours et les honneurs. Il eut pour praticien François Pompon (1855-1933) de 1895 à 1914.

Il a souffert toute sa vie de douloureux rhumatismes articulaires et il était obligé de s’aliter au moment de ses crises. François Pompon suppléait alors son maître devenu, avec le temps passé aux côtés l’un de l’autre, son ami. De milieux très différents, les deux hommes s’estimaient et partageaient la même passion pour leur métier : la sculpture.

On compte parmi les œuvres les plus célèbres de cet artiste, « Le Gisant de l’abbé Miroy » , « L’Arlequin », « Monument à Alexandre Dumas », ….

Commandeur de la légion d’Honneur en 1913.

Il meurt à Paris le 23 avril 1915 et, est inhumé à Cuy Saint Fiacre (76)

Georges SAULO