SCULPTURE AFRICANISME – ORIENTALISME

Anna QUINQUAUD

« Porteuse d’eau » – Songoï – Tombouctou

Épreuve en bronze à patine noire d’après le plâtre original de 1926
Fonte à la cire perdue de « Susse Frères Éditeurs Paris » – marque du fondeur à droite sur la plinthe à l’arrière et cachet serti.
Signée  « A Quinquaud » et datée 1926 sur la terrasse à droite.

Dimensions:
Hauteur: 45,5 cm
Largeur: 13 cm  –  Profondeur : 12,5 cm

En rapport avec l’œuvre :

Cette œuvre a été présentée pour la première fois à l’exposition « Travaux de voyage »  du 30 octobre au 13 novembre 1926 à la Galerie d’Art Contemporain – 135 bd Raspail à Paris. Cette exposition a été organisée suite au premier voyage d’Anna Quinquaud en Afrique (Sénégal, Soudan français, Mauritanie)

Modèle similaire en céramique reproduit dans l’ouvrage « Anna Quinquaud » d’Anne Doridou-Heim aux éditons Somogy -Éditions d’Arts, page 68

 

Anna QUINQUAUD (1890-1984)

Fille de Charles Eugène Quinquaud, professeur agrégé, chercheur et médecin de hôpitaux de Paris et de Thérèse, pianiste, peintre et sculpteur.

Anna Quinquaud fut très jeune à la bonne école.

En 1912, à 22 ans, elle participe au Salon des Artistes Français.

En 1924, elle reçoit le Prix de l’Afrique occidentale Française e c’est sa première découverte avec le continent Africain.

« Cet artiste voyageur ne va cependant pas hésiter à affronter les roulis de l’océan et la fournaise de la brousse » comme le remarque élogieusement Henry Bérenger, président de la SCAF, dans un long article consacré à l’artiste dans le journal L’Illustration en 1931.

En 1925, suite du prix de l’AOF et d’une bourse de voyage, elle visite le Sénégal, le Soudan. Puis descend le Niger à bord de son chaland de Bamako jusqu’à Tombouctou- Un périple de 8 mois

« La recherche d’un boy, l’organisation de mes nombreuses caisses est une préoccupation, ainsi que le classement de mon matériel de travail ; pour la sculpture : des sellettes, de la terre à modeler, du plâtre à mouler, des outils ; l’attirail de peinture, de dessins, de photographie. Plus le matériel de campement, les ustensiles de cuisine, les provisions et enfin les vêtements. » (extrait « Mes souvenirs de sculpteurs nègres au cœur de l’Afrique » par Anna Quinquaud)

A son retour, elle expose ses œuvres à la galerie d’Art Contemporain, BD Raspail à Paris.

En 1930, elle repart pour la Guinée et, contrairement à son premier voyage (5000 km), elle prend le temps de séjourner et d’établir une vraie communion avec ses habitants.

Elle vit parmi les peuples Peuls (qu’elle appelle Foulah), Coniagui, Bassari des massifs montagneux du Fouta-Djalon.

A son retour, elle expose 45 sculptures et dessins à la galerie Charpentier, Fbg Saint Honoré à Paris.

« Nous avons déjà rendu hommage à l’esprit entreprenant, courageux de Mlle Anna Quinquaud s’engageant seule dans le grand continent noir pour y chercher des visions nouvelles. Pendant Huit mois, l’an dernier, elle a vécu parmi certaines peuplades de la Guinée, s’enfonçant dans des régions peu fréquentées, mais soutenue par la grande joie du travail et protégée par l’ascendant qu’impose le cran. Nous l’avons vue à son exposition de la galerie Charpentier, fine et charmante, parlant de cet inconnu dans lequel elle s’était lancée avec une simplicité souriante, comme s’il s’agissait que d’un parcours de tourisme. Son bagage est là, sous nos yeux, une cinquantaine de sculptures exécutées sur place, en plâtre, ou en terre du pays, statuettes, bustes, et sur lesquels ont été passés de délicates patines. On mesure là l’étendue du labeur. Aucune ébauche. Chaque pièce es achevée jusqu’au raffinement ….. »  Jacques Baschet, Les expositions, L’Illustration n° 4874, 1er août 1936

En 1932, a peine deux ans après son retour de Guinée, le prix de Madagascar lui est décerné par la SCAF et elle s’embarque pour Djibouti, la cote des Somalis et Madagascar.

En 1935, elle entreprend une croisière pour les Caraïbes sur le Colombie à l’occasion du tricentenaire du rattachement des Antilles à la France.

En 1951, l’architecte Paul Tournon lui confie la réalisation d’une vierge pour la cathédrale de Casablanca. C’est pour elle, l’occasion d’un nouveau voyage et de découvrir le Maroc.

Anna Quinquaud meurt le 25 décembre 1984 à 94 ans.

Anna Quinquaud a réalisé des sculptures d’une facture sobre et d’une grande sensibilité. Ses sujets, en général féminins, sont souvent dignes, calmes, mélancoliques et aux attitudes typiques de leur africanité.

Source : « La représentation du noir dans la sculpture française et belge » par Stéphane Richemond.

Anna Quinquaud